Né en 1941, de nationalité française, Pierre CROZAT grandit au sein d’une famille nombreuse de six enfants, issue d’un milieu ouvrier de la SNCF. Du côté de sa lignée, il comptait un arrière-grand-père, Isidore CROZAT, carrier au lieu-dit « Les Ducs », à Mialanes, dans la Margeride, en Gévaudan, en Lozère. Cette filiation ouvrière et attachée à la pierre constitua sans le savoir l’un des premiers jalons d’un destin tourné vers l’architecture, la construction et l’histoire des grands ouvrages.
ÉTUDES ET FORMATION
Pierre à 6 ans
Pierre CROZAT effectua sa scolarité primaire à l’école Bellevue de Paray-le-Monial, en Saône-et-Loire. Élève prometteur, il se distingua dès le CM1, où son instituteur convoqua ses parents afin de leur recommander, en raison de ses aptitudes remarquées en dessin et vision en perspective, de solliciter une bourse pour des études supérieures. C’est à cette période qu’il découvrit dans le Larousse Illustré l’existence d’un homonyme célèbre, Pierre CROZAT, banquier toulousain né en 1665, grand collectionneur d’art. Cette découverte l’encouragea et nourrit son ambition.
Pierre à 12 ans
Il poursuivit sa formation aux Cours Complémentaires, de la 6e à la 3e, obtenant le Certificat d’Études, puis le Brevet des Écoles. Une visite imprévue au Musée du Hiéron, à Paray-le-Monial, le marqua profondément : impressionné par les sarcophages et momies égyptiennes, il obtint 18/20 à sa dissertation qui suivit cette découverte.
Pierre à 18 ans
Après cela, il devint interne au lycée Lamartine de Mâcon, où il suivit les classes de seconde et première scientifique. Il bénéficia alors de l’enseignement d’un professeur de géométrie descriptive exceptionnel, qui l’influença durablement. En terminale, il poursuivit au lycée Jules-Renard (en externe), en section Mathématiques Élémentaires, et obtint son baccalauréat avec la mention « Bien ».
SERVICE MILITAIRE
Il accomplit ensuite dix-huit mois de service militaire. Après une préparation parachutiste et trois mois de sursis, il fut incorporé dans la classe 61. Il passa par l’École d’Officier de Réserve et le CIDB à Trèves, en Allemagne, avant de rejoindre le 43e RBIMa à Offenburg.
PREMIÈRES EXPÉRIENCES CIVILES
La Pacific 231
À son retour, il suivit un stage d’école de conduite de locomotives à vapeur à la SNCF, à Nevers, durant six mois, avant de démissionner. Il devint ensuite commis d’architecte chez JANCYR, à Nevers, pendant quinze mois..
Batna
Il poursuivit des études supérieures à l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL, ENAC). Il y réalisa ses première, deuxième et troisième années d’architecture, puis un stage professionnel de six mois à l’ETAU, à Alger, où il participa à un projet de 84 logements à Batna (Algérie),
Le Bonlieu
puis à Dole du Jura, en France. À Dole, il fut concepteur de l’Institut Médico-Éducatif, classé depuis au Patrimoine du XXe siècle en Franche-Comté.
En quatrième année, il se spécialisa en urbanisme. Son diplôme porta sur un travail intitulé « Aménagement du Territoire : Incidence du projet canal Rhin-Rhône à grand gabarit en Bourgogne-Franche-Comté ». Ce mémoire reçut le prix du meilleur travail décerné par la Société des Ingénieurs et Architectes Suisses.
DÉBUT DE CARRIÈRE PROFESSIONNELLE
De 1971 à 1974, il devint urbaniste-conseil à la DDE du Jura, au sein du GEP, en qualité de contractuel. Il participa notamment au Plan d’Occupation des Sols de Salins-les-Bains, premier POS de France. À Dole, il étudia une nouvelle traversée du Doubs pour pallier la saturation du pont Louis XV et proposa la création d’un second pont, le « Pont de la Corniche ».
À partir de 1975, et jusqu’en 2007, il exerça en profession libérale au sein de sa propre agence d’architecte-urbaniste spécialisée en aménagement du territoire.
En 1984, il participa à la fondation de l’Association de Co-Développement Rhône-Alpes (A.CO.DE.R.A.), structure de coopération internationale décentralisée dans les domaines de l’habitat, du bâtiment et des travaux publics. Deux ans plus tard, il se lia avec HOANG Phuc Sinh, architecte d’origine vietnamienne et chinoise, ayant suivi la même promotion à l’EPFL.
COOPÉRATION INTERNATIONALE ET PROJETS MAJEURS (1987-1990)
Île Ershadao
De 1987 à 1990, Pierre CROZAT devint associé au sein de la Sàrl d’Architecture « HOANG & CROZAT et Associés ». Ensemble, ils réalisèrent des études majeures d’urbanisme international.
Ils rédigèrent le plan directeur de l’île d’Ershadao à Guangzhou (Canton), en Chine, en collaboration avec la Société d’Équipement de la Région Lyonnaise (SÉMALY) : un projet de 126 hectares et 550 000 m² de SHON, récompensé par la Médaille d’Or de Guangzhou.
Quartier Guobei à Shanghai
Ils participèrent aux études de faisabilité du métro de Guangzhou, aux côtés de la SEMALY et de la SOFRETU.
Ils élaborèrent également le plan directeur du quartier Guobei, à Shanghai (156 hectares, 2 200 000 m² de SHON).
À Sanya, sur l’île de Hainan, ils contribuèrent au projet de l’aéroport international, en collaboration avec Aéroport de Paris et Spie-Batignolles et réalisèrent l'étude du Plan directeur de la ville.
Cette période s’interrompit brutalement en 1990, lors du massacre de Tian’anmen, qui entraîna la rupture des relations diplomatiques franco-chinoises et la suspension de nombreux projets.
ANNÉES 1990 : ARCHITECTURE, CONCOURS ET EXPERTISES
En 1990, il entreprit une croisière familiale en Égypte, premier contact direct et fondateur avec les monuments qui allaient devenir le cœur de ses recherches futures.
En 1991, il participa au concours de l’École d’Ingénieurs ENSMM de Besançon ; sa proposition fut rejetée, mais indemnisée.
En 1992 et 1993, il réalisa plusieurs projets de logements étudiants :
84 logements à Besançon,
48 à Blois,
réhabilitation des logements étudiants de l’ENI de Belfort.
Entre 1993 et 1994, il intervint en coopération internationale :
En Algérie, comme consultant du Ministère des Affaires Étrangères pour l’habitat, il travailla à l’élaboration d’une stratégie de codéveloppement dans le cadre de la coopération franco-algérienne, Association de CODéveloppement Rhône-Alpes (ACODERA).
Au Cameroun, mandaté par l’ONUDI (Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel), il mena une étude de faisabilité d’un programme de logements en terre stabilisée à Douala.
Projet de Cité touristique
En Chine, il co-créa France Chine Développement (FCD), société de conseils et services industriels, spécialisée notamment dans les usines de traitement d’eau potable, stations d’épuration, structures métalliques, et la commercialisation de produits alimentaires français. Il participa également à un projet d’aménagement d’une cité touristique autonome à Hainan, qui ne fut pas réalisé.
En 1995, il devint expert international pour Plan International, au Vietnam, afin d’évaluer les conditions permettant la construction de 3 000 maisons en auto-construction, basées sur les ressources et techniques locales.
En 1996, il fut consultant pour le Centre de Développement Industriel de la Communauté Européenne, en Mauritanie, auprès de la SNIM, pour l’étude d’investissements industriels dans le domaine des matériaux de construction et composants cimentiers.
En 2002, il participa au concours international du Grand Musée Égyptien du Caire-Gizeh, associé aux architectes Gilles AGONSÉ et Sevin KAYI. Pour en savoir plus...
LES RECHERCHES SUR LES PYRAMIDES D’ÉGYPTE
PREMIERS TRAVAUX ET THÈSE AVORTÉE
Le voyage de 1990 en Égypte éveilla une vocation scientifique. Pierre CROZAT entreprit une lecture approfondie des sources anciennes, dont DIODORE de Sicile et HÉRODOTE, notamment le Livre II §124 relatant la construction de la grande pyramide par KHÉOPS (L’Enquête Livre II (§ 124) KHÉOPS bâtit la grande pyramide.
En 1993, il s’inscrivit en thèse à l’EPFL, sous la direction de Frédéric AUBRY, mais le décès de celui-ci et le dépassement des délais entraînèrent un abandon administratif de la thèse.
RECHERCHE, PUBLICATIONS ET PREMIÈRES CONFÉRENCES
Le premier livre
Dès 1996, il publia son premier ouvrage : SYSTÈME CONSTRUCTIF DES PYRAMIDES[1]Note [1] – Éditions CANEVAS - France (Février 1997) ISBN n°2-88382-065-1, proposant une relecture du procédé d’accroissement pyramidal conforme aux textes anciens.
En 1997, il présenta ses travaux au conseiller culturel de l’Ambassade d’Égypte à Paris, le Dr Fathy SALEH, qui l’invita à donner une conférence au Centre Culturel d’Égypte. Il organisa également une visite des fonds égyptologiques de la Bibliothèque municipale de Dole, suivie d’une conférence publique.
Zahi HAWASS
En 1998, invité à l’École Nationale Supérieure des Mines de Nancy, il présenta ses travaux au laboratoire LaEGO. Avant même la fin de son exposé, le directeur du laboratoire l’encouragea à reprendre sa thèse sous sa direction. Une autorisation officielle fut sollicitée auprès du Dr Zahi HAWASS pour effectuer des relevés géologiques sur le plateau de Gizeh, et une présentation de ses travaux fut donnée à l’Institut Français d’Archéologie Orientale (IFAO).
En 2000, il participa à une Mission UNESCO au Bénin commanditée par le Département AFRIQUE, dirigé par Noureini TIDJANI-SERPOS. Avec Gilles AGOBSÉ, architecte, il imagina un projet de construction d’une pyramide à la gloire de Nelson MANDELA, réalisée avec des sacs de terre de chaque localité d’Afrique, collectés par les écoliers et rassemblés par les militaires, pour fournir la construction, dans un lieu propice comme Le Cap ou Doumé. Ce projet fut présenté par ses auteurs lors du Symposium International sur le Commerce Triangulaire.
La symbolique de ce projet « PYRAMIDE » est bien d’inverser à jamais la pratique du travail esclavagisé par sa réalisation par tous les enfants africains apportant leur terre à l’édifice, comme preuve de leur liberté désormais acquise.
LE DOCTORAT EN GÉNIE CIVIL
Entre 1999 et 2002, Pierre CROZAT reprit sa thèse, cette fois en Génie Civil, Hydrosystèmes et Géotechnique, à l’INPL / ENSMN, sous la direction des professeurs Jack-Pierre PIGUET et Thierry VERDEL.
La thèse, intitulée Le génie des pyramides, fut soutenue avec les félicitations unanimes du jury, présidé par le professeur Hany HELAL, de l’Université du Caire.
Le livre issu de cette recherche fut publié sous le même titre : LE GÉNIE DES PYRAMIDES [2]Note [2] – Éditions DERVY – France (Juin 2002) ISBN n° 2-84454-161-5.
VÉRIFICATIONS SCIENTIFIQUES ET DÉCOUVERTES GÉOLOGIQUES
De 2003 à 2007, il poursuivit des études postdoctorales visant à confirmer scientifiquement son modèle constructif. Son intuition initiale naquit en 1990 lors de son voyage touristique : devant le Sphinx, à la vue de la stratification sur le visage dans le contexte général du Plateau de Gizeh, il comprit que la sculpture provenait d’une « laisse de carrière » – révélant les strates géologiques du plateau.
Cette hypothèse fut vérifiée sur place, puis confirmée par deux experts : Djelloul AÏSSAOUI, géologue et Jean-Paul FOUCHÉ Directeur de l'Institut Supérieur de Recherche et de Formation des Métier de la Pierre (ISRFMP) de Rodez, de l’Association Ouvrière des Compagnons du Devoir du Tour de France (AOCDTF/Paris).
La stratigraphie du plateau fut modélisée numériquement grâce à un relevé photogrammétrique de l’Institut Géologique National, traité par Judith SAUSSE (géo-ingénierie), puis vérifiée sur site.
Amin STROUGO
Il rencontra le géologue Amin STROUGO, spécialiste du calcaire lutétien, dont les travaux confirmèrent la structure stratigraphique et les failles du plateau. Celui-ci l’invita à présenter une conférence à l’Université Aïn-Shams du Caire.
Stratigraphie du Plateau
Il étudia ensuite la fracturation naturelle du pli anticlinal du plateau selon la méthode de RUHLAND (1969-1972), démontrant l’orientation des diaclases principales et secondaires, et leur correspondance avec l’orientation des pyramides. Cette démonstration contredisait l’hypothèse selon laquelle les bâtisseurs auraient utilisé l’étoile Alpha du Dragon pour l’orientation : la géologie suffisait.
Tectoglyphes
La preuve scientifique définitive fut apportée lorsqu’il identifia, avec l’ingénieur-géologue Raymond PERRIER, des tectoglyphes (des stries) sur la partie interne (en place) de la première assise, au pied de la pyramide de KHÉPHREN, sur la face Nord, proche de l’angle NW.